Bienvenue aux aidants sur le blog d'Aidant Attitude
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mercredi 24 mars 2010

Le stress de l'aidant : comment l'anticiper ou le canaliser ?

La liste des risques et des sources de stress pour un aidant est importante :
  • prendre soin de soi
  • gérer les problèmes de comportement du proche
  • le stress humain et financier
  • la dépression
  • l'isolement
  • la sécurité tant de l'aidant que du proche 
Comment faire face, seul, à autant de facteurs anxiogènes et souvent difficiles à appréhender et évaluer quand on est confronté à la maladie, et la perte d'autonomie d'une personne que l'on aime et accompagne au jour le jour ? Quel comportement adopter face à un proche dépendant, présentant des réactions comportementales dangereuses, destructrices, violentes, ou tout simplement imprévisibles ? Comment se protéger et préserver la personne aidée ?
Ces questions difficiles et lourdes de conséquences, les aidants se les posent tôt ou tard lorsqu'ils se trouvent en situation. Sans le recul nécessaire, et quelques conseils adaptés, les risques de se mettre en danger, et de mettre en danger l'entourage et la personne aidée peuvent être très importants.
Aux Etats-Unis certaines universités et organisations ont pu analyser les facteurs de stress des aidants, et proposer à partir de questionnaires des évaluations sur le degré de stress ou sur le poids et la prédominance de certains de ces facteurs. En fonction de cette évaluation et des notes attribuées aux réponses, des solutions sont proposées pour faire face, et sortir de situations subies, génératrices de mal être. Ce type d'évaluation peut se faire en ligne sur un site internet.

Une autre alternative serait de bénéficier de conseils d'un(e) coach, d'un(e) psychologue ou d'une personne spécialisée en ligne sur le web ou au téléphone. Se pose alors le problème de certification des services de coaching ou de la qualification des psychologues : les réponses apportées aux aidants peuvent parfois être lourdes de conséquences. On ne s'improvise pas coach ou psychologue sur des sujets aussi graves que la dépendance et la fin de vie. Comment faire confiance à une personne que l'on ne voit pas, que l'on ne connait pas ?

Quand aux séances en tête à tête, elles présentent trois contraintes :
  • avoir du temps
  • trouver un(e) personne qualifiée avec qui instaurer une relation de confiance
  • le coût

Les trois solutions décrites ci dessus peuvent être envisagées de façons complémentaires ou s'adapter à des moments ou des phases dans le cycle vécu par l'aidant. Une situation de détresse nécessitera un appel téléphonique d'urgence afin de parer au plus pressé. Le questionnaire en ligne permettra quand à lui d'orienter ou de mettre l'accent sur certaines solutions à envisager, auxquelles l'aidant n'aurait pas pensé, faute de recul. La thérapie par des séances de coaching ou d'échanges avec un(e) psychologue peut s'avérer indispensable lors de l'accompagnement en fin de vie d'un proche en situation de grande dépendance.

Et vous, que pensez vous de ces outils d'aide ? Accepteriez-vous d'évaluer votre propre stress en répondant à un questionnaire en ligne ? Seriez vous capable de livrer vos difficultés à un(e) profesionnel en ligne, et à quelles conditions ? Accepteriez-vous de rencontrer un(e) psychologue ?

mercredi 17 mars 2010

Un PED pour tous les aidants ...

Xavier Darcos a ouvert le 16 Mars dernier la cinquième conférence annuelle organisée par "les Echos" portant sur la dépendance liée au grand âge.

Le ministre a précisé un élément primordial : "une majorité de personnes souhaite pouvoir rester à domicile et trois quarts des personnes percevant l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) sont soutenues par des membres de la famille ou des proches. La priorité est donc de soutenir les aidants familiaux. Une priorité que le Gouvernement concrétise avec le développement des "solutions de répit" : séjour de vacances pour l'aidé et l'aidant, hébergement temporaire, accueil de jour, transport accompagné, etc."

Il est vrai que les aidants doivent être au centre des préocupations du Gouvernement afin de trouver des solutions financières et services innovants.

Pour appuyer son message le ministre a souligné que "Si la personne doit être accueillie en maison de retraite, cela doit se faire à un coût abordable pour les familles, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui pour une majorité d'entre elles." (source: http://www.gouvernement.fr/)

Ceci étant dit quelles seraient les innovations ou solutions tant attendues ?

Les trois sources de financement envisagées par le Gouvernement, la solidarité nationale, la solidarité familiale, la prévoyance collective et individuelle, ne constituent plus une nouveauté: la solution globale au cinquième risque sera constituée de solutions complémentaires qui assemblées permettront d'aider ceux d'entre nous qui accompagneront des proches dépendants en perte d'autonomie. Ces solutions devront être modulables en fonction des ressources et revenus des familles et aidants. Il est toutefois important de mettre en avant le fait que chacun d'entre nous quelque soit ses revenus doit pouvoir accéder aux services, soins et assistance nécessaires face à la dépendance et la fin de vie. Sur ce point il y a de nombreuses créations d'emplois à la clé, et tout un système de tarification et de restructuration des services à domicile à mener que Xavier Darcos n'a pas précisé.

La créativité et l'innovation seront des facteurs à développer pour accompagner les aidants.
Le ministre a également indiqué qu'une concertation technique a été lancée entre les assureurs et deux groupes de travail mis en place par le Gouvernement. Les assureurs devront à coût sûr faire preuve de créativité pour imaginer et mettre en place des solutions adaptées à une meilleure couverture du risque de dépendance.

Parmi les solutions parfois évoquées par certains experts, pourquoi ne pas imaginer sur le modèle du PEL un PED (Plan Epargne Dépendance). Beaucoup de français ont souscrit des PEL. Pourquoi ne pas reproduire le modèle de ce produit d'épargne tant apprécié par les français, en l'adaptant à la dépendance, et ce dés l'âge de 40 ans par exemple, avec la possibilité d'accéder à des services et une couverture financière mensuelle préférentiels pour ceux et celles qui auront choisi cet outil d'épargne et protection. L'encouragement par l'Etat au travers d'un avantage financier, et la facilitation à l'accès d'un bouquet de services pensé pour les aidants et leur famille. Le PED contracté par un parent devenu dépendant pourrait être utilisé par les membres de sa famille pour subvenir aux coûts mensuels du maintien à domicile, ou de la fin de vie.

Alors qu'attendez vous Monsieur le ministre pour lancer un atelier de créativité et retenir les meilleures idées afin de les soumettre par la suite à des groupes d'experts ?

samedi 6 mars 2010

Pourquoi reporter les réflexions sur le cinquième risque ?

Voila quatre ans que le gouvernement dit qu'il faut réfléchir sur le cinquième risque, quatre ans qu'il reporte à 6 mois ou 12 mois le lancement des travaux. Nicolas Sarkozy en donnant la priorité aux retraites vient une nouvelle fois de décaler les réflexions, et de ce fait, d'éventuelles décisions à 2011.


Certes le congé de solidarité nationale, avec l'octroi pour les aidants d'une indemnité de 47 euros par jour sur trois semaines, contribue à reconnaître leur rôle social, et ne peux que contribuer à améliorer l'accompagnement de proches en fin de vie.
Mais cette aide ne fait pas tout, loin de là, et le chemin reste long avant que les plus démunis puissent espérer de vraies aides !

L'amélioration du rôle des aidants familiaux ira de paire avec une meilleure couverture financière de la dépendance. En effet, comment faire face à un coût moyen de 2 000 euros par mois (deux SMIC) pour le maintien d'une personne dépendante à domicile ? Comment envisager le paiement de deux voir trois auxiliaires de vie pour s'occuper toute la journée et la nuit d'une personne en situation de grande dépendance. Une réalité vient s'ajouter: le coût horaire d'une auxiliaire de vie actuellement de 19 euros en France devrait être augmenté comme aux Etats-Unis, afin de valoriser et mieux considérer une profession devenue indispensable. 
Aujourd'hui la grande majorité d'entre nous souhaite mourir à domicile, et non à l'hôpital. La souffrance aussi bien psychologique que morale, devrait être plus encadrée. Les soins palliatifs devraient avoir une place primordiale dans l'accompagnement de la douleur et de la fin de vie.

Les assureurs et mutuelles vont être mis à contribution pour permettre, en collaboration avec l'état de trouver un système financier acceptable pour le plus grand nombre. Reste à savoir où positionner le curseur financier, afin qu'un plus grand nombre, et notamment les plus démunis puissent bénéficier d'une aide financière acceptable afin de mourir dans des conditions décentes. 

Les associations et entreprises spécialisées dans les services à domiciles vont certainement trouver le temps long; 2011 est une échéance qui malheureusement ne permettra pas la survie de beaucoup d'entre elles. A une époque ou les chiffres du chômage sont en augmentation, le secteur de la dépendance si on l'aidait à se réorganiser, pourrait contribuer comme il l'a déjà fait à générer plus d'emplois.

L'attente de décisions devient longue, pour les professionnels, pour les aidants et les aidés. Il faut penser aux situations tragiques que vivent chaque jour les familles les plus démunies, ou les personnes qui finissent leurs jours dans une détresse totale. Que faudrait-il de plus pour alerter le gouvernement, sur la situation d'urgence ?